
Chirurgie cutanée
La chirurgie est le traitement de référence des cancers de la peau et permet leur guérison dans la majorité des cas. L’objectif est de les enlever complètement en respectant une «marge de sécurité», en largeur et en profondeur, pour éviter une récidive. La pièce d’exérèse est systématiquement examinée au microscope (examen anatomo-pathologique) pour confirmer le diagnostic et s’assurer que la lésion a bien été enlevée en totalité.

Objectifs d’une exérèse cutanée
Une exérèse de nécessité devant une lésion cutanée maligne ou suspecte de malignité ; dans ce dernier cas, une biopsie sera préalablement pratiquée.
Une exérèse de prudence d’une lésion qui s’est modifiée ou qui a été traumatisée et présente un aspect atypique. Il est donc utile de l’enlever pour pratiquer un examen anatomopathologique qui précisera le diagnostic.
Une exérèse dite de confort pour une lésion bénigne inesthétique ou gênante. Il est important de bien préciser qu’il existera dans tous les cas une cicatrice post-opératoire.

Principes de l’intervention
L’exérèse d’une lésion cutanée est à l’origine d’une perte de substance le plus souvent circulaire et le simple rapprochement des berges génère deux excès tissulaires qu’il faut corriger par des excisions complémentaires. Tout sera mis en œuvre pour avoir à long terme le meilleur résultat esthétique possible. Lorsque la taille de la lésion ou sa localisation rendent irréalisable une fermeture directe par simple rapprochement, il est indispensable d’utiliser des techniques de chirurgie réparatrice : soit une greffe de peau prélevée sur une autre région, soit une plastie locale par déplacement d’un lambeau de peau avoisinant. Ces techniques sont souvent nécessaires sur la face, à proximité des régions orificielles (œil, bouche et narine) mais également de l’oreille. Dans tous les cas, votre chirurgien vous expliquera quelle est la solution la mieux adaptée à votre cas personnel.

Les types d’anesthésies et l’intervention
Les interventions de chirurgie dermatologique sont dans la très grande majorité des cas effectuées sous anesthésie locale, ne nécessitant pas d’hospitalisation. Elles sont réalisées au cabinet ou au bloc opératoire, en suivant les recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé). Si pour des raisons médicales ou chirurgicales, l’intervention nécessite une anesthésie autre que strictement locale, une consultation pré-opératoire avec un médecin anesthésiste est obligatoire. Elle devra avoir lieu dix à quinze jours avant l’intervention, qui sera réalisée en clinique. L’intervention peut être pratiquée en ambulatoire avec sortie le jour même, ou en hospitalisation traditionnelle avec une nuit passée sur place.
Après l’intervention
Le patient repart avec les recommandations et les ordonnances faites par son chirurgien lui-même. Seront indiqués les soins post-opératoires, les soins infirmiers si nécessaires, la date du premier rendez-vous post-opératoire, les personnes à contacter avec leur numéro de téléphone en cas de soucis ou de complications précoces.
Les complications
Complications per-opératoires : elles sont rares et le plus souvent bénignes.
Sous anesthésie locale, la complication la plus fréquente est le malaise vagal. Les saignements sont plus souvent rencontrés depuis que les traitements antiagrégants plaquettaires et anticoagulants sont maintenus. Ils sont souvent de faible importance et contrôlés par l’opérateur.
Complications post-opératoires: la complication la plus fréquente est l’hématome, la plupart du temps sans gravité. Il devra être évacué s’il est trop important. Le risque infectieux au niveau du site opératoire existe comme dans toute chirurgie.
Un retard de cicatrisation, une petite zone de nécrose cutanée (surtout chez les fumeurs) peuvent être observés. On rencontre parfois des troubles localisés de la sensibilité. Ces troubles sont transitoires et disparaissent spontanément en quelques semaines ou mois. Toute autre manifestation inhabituelle et persistante impose de reprendre rapidement contact avec votre opérateur.
Le résultat cicatriciel
La cicatrice initialement rosée ou rouge, sensible et légèrement indurée, s’éclaircit et s’assouplit progressivement. Tant que la cicatrice est encore récente, il est préférable d’éviter toute exposition au soleil et d’utiliser une protection type « écran total ». Au-delà du 3ème mois, la cicatrice résiduelle s’améliore spontanément pour aboutir à son aspect définitif, environ un an après l’intervention.
N’hésitez pas à poser vos questions en consultation !
