
Parotidite de l’enfant
La parotidite est une inflammation d’une ou des deux glandes parotides. Il s’agit de glandes situées de chaque côté du visage, en avant et au-dessous de l’oreille et qui ont pour fonction de produire de la salive.
Chez l’enfant, la loge parotidienne est connue pour sa pathologie infectieuse dominée par les parotidites ourliennes et les parotidites microbiennes récidivantes.
A contrario, la pathologie tumorale est plus rare, avec, les pathologies congénitales, les tumeurs parotidiennes salivaires (bénignes ou malignes) et les pseudo-tumeurs (adénopathies intra-parotidiennes, certaines parotidites).
Parotidites aigües isolées
Les parotidites aiguës isolées sont généralement virales, survenant en règle dans un contexte ourlien. Les parotidites aiguës peuvent être uni ou bilatérales ; elles se traduisent par une augmentation de volume homogène de la glande qui est douloureuse spontanément et à la palpation même très légère. La fièvre est présente à des degrés variables.
En cas de forme bactérienne, la symptomatologie est en règle beaucoup violente que dans les formes virales et l’examen du canal de Sténon retrouve une salive purulente.
La cause lithiasique est exceptionnelle, l’interrogatoire ne retrouvant presque jamais d’antécédents de colique salivaire chez l’enfant.
Le traitement comprend des antibio-corticoïdes per os et bains de bouche antiseptiques.
Parotidite récurrente juvénile
La parotidite récurrente juvénile (PRJ) est une maladie rare de l’enfant débutant entre 3 et 5 ans. Elle est caractérisée par la récidive de parotidite non suppurative évoluant spontanément vers le dysfonctionnement glandulaire.
Cliniquement, elle se présente sous la forme d’une tuméfaction uni- ou bilatérale, le plus souvent asynchrone, de la glande parotide.
Le diagnostic repose sur des critères échographiques caractéristiques.
La démocratisation de la sialendoscopie a ouvert de nouvelles pistes pour sa prise en charge.
La plupart des équipes d’ORL s’accordent pour prescrire un traitement par antibiotique d’une durée d’au moins 10 jours en phase aiguë de la maladie.
La sialendoscopie a montré dans les études un intérêt diagnostique et thérapeutique en dilatant les sténoses visualisées et grâce aux lavages endocanalaires.
Les tumeurs parotidiennes bénignes et malignes
Les affections congénitales :
Elles représentent plus de la moitié des tumeurs parotidiennes de l’enfant et dans 70% elles sont découvertes dans les deux premières années de vie. L’argument de fréquence doit envisager :
- les lymphangiomes kystiques
- les angiomes et hémolymphangiomes
- les malformations de la première fente branchiale dans leur expression parotidienne
- un cas particulier est le pilomatrixome, tumeur intra-cutanée dont le diagnostic est essentiellement clinique ; il se présente comme une tuméfaction dure avec un aspect de peau d’orange, indolore, adhérant uniquement au plan cutané.
Le traitement est chirurgical, hormis les angiomes.
Les tumeurs solides salivaires
En cas de tumeur strictement isolée, rien ne différencie cliniquement (excepté la présence d’un trouble de la motricité faciale) une tumeur bénigne d’une tumeur maligne ; leur incidence étant identique (35 % des tumeurs parotidiennes).
Les examens complémentaires nécessaires sont :
- Echographie parotidienne : permet de faire la part entre * une tumeur strictement parotidienne et une tumeur à point de départ extra-parotidien, * une tumeur liquidienne, solide ou mixte. L’écho doppler informe sur le degré de vascularisation de la tumeur. Au cours de cet examen peut être pratiquée une cytoponction à l’aiguille fine.
- Cytoponction à l’aiguille fine : chez l’adulte, elle apporte de précieux renseignements sur la nature histologique de la tumeur. Chez l’enfant, l’âge et la collaboration peuvent être un obstacle à sa réalisation dans de bonnes conditions.
- Imagerie par résonance magnétique : examen irremplaçable en matière de pathologie tumorale parotidienne. Outre les habituels et précieux renseignements anatomiques, elle peut prédire (en cas d’équipe radiologique entraînée) le caractère bénin ou malin de la tumeur avec un taux de succès au moins égal à celui de la cytoponction.
Le traitement est fonction de l’étiologie de la tumeur.
Les principes chirurgicaux généraux sont ceux d’une parotidectomie exploratrice avec découverte du nerf facial, puis d’adapter l’exérèse de la masse en fonction de l’étiologie de la tumeur donnée par l’aspect macroscopique et le contrôle histologique extemporané.
N’hésitez pas à poser vos questions en consultation.
