Vertiges

Le vertige est une sensation au cours de laquelle les patients ressentent une impression de mouvement par rapport à leur l’environnement. Il peut s’agir de mouvement circulaires ou rotatoire ou de mouvement de haut en bas à type d’oscillation.

Les deux grands types de vertiges les plus fréquents sont :

  • Le vertige positionnel (ou VPPB)
  • La névrite vestibulaire

Le vertige positionnel paroxystique bénin aussi appelé vertige de position, est le plus fréquent de tous les vertiges. C’est un vertige rotatoire, déclenché par les changements de position de la tête ; et un durent moins d’une minute.

Plusieurs systèmes concourent au maintien de l’équilibre : la vision, la proprioception (la sensibilité profonde du corps) et l’appareil vestibulaire de l’oreille interne.
L’appareil vestibulaire est constitué d’organes capables de capter les mouvements linéaires et rotatoires de la tête. Il s’agit de trois canaux qui sont tapissés de milliers de capteurs sensitifs surmonté de petits cristaux de carbonate de calcium (les otolithes) qui agissent comme un pendule. Lors des mouvements de la tête le déplacement des otolithes génère de petites impulsions électriques que le cerveau se charge de décoder afin garder l’équilibre.

Ces otolithes peuvent parfois se détacher de leur support. Lorsqu’ils sont mobilisés par des mouvements de la tête ils génèrent des messages erronés et puissant au cerveau et provoque une sensation de vertige intense caractéristique du vertige positionnel.

L’appareil vestibulaire

Le mécanisme à l’origine des vertiges positionnel reste souvent indéterminé. Cependant on retrouve parfois une notion de traumatisme crânien, d’infection ORL. On sait aussi que ce type de vertige touche deux fois plus les femmes que les hommes et survient surtout après 55 ans.

Les symptômes sont représentés par l’apparition de vertiges rotatoires, survenant de manière soudaine déclenchés par des changements de position de la tête (Exemple : au lever, coucher). Ces vertiges sont souvent intenses et durent en général moins d’une minute (en moyenne 5 à 20 sec). Le patient ne présente par ailleurs aucune anomalie neurologique.

Cet état vertigineux aiguë paroxystique peut s’accompagner de :

• une instabilité entre les crises

• des nausées et vomissements

• une fatigue intense

Le diagnostic doit être évoqué devant les symptômes caractéristiques qui viennent d’être présentés. Un médecin ORL spécialisé peut ensuite confirmer le diagnostic par :

  • Une manœuvre de provocation qui cherche volontairement à reproduire le vertige ; lors de cette manœuvre, le patient est muni d’un masque de vidéonystagmoscopie qui contient une caméra infrarouge permettant de mesurer les mouvements des yeux ; le médecin fait réaliser au patient un mouvement de bascule rapide qui provoque, après quelques secondes, l’apparition d’un vertige, que le praticien visualise sous la forme de mouvement anormaux des yeux que l’on appelle « nystagmus ».

L’évolution se fait spontanément vers une guérison. Sans traitement spécifique, les troubles disparaissent le plus souvent en quelques jours ou semaines. Si les symptômes persistent ou qu’ils deviennent invalidants, par leur intensité ou leur répétition, un médecin ORL peut pratiquer une manœuvre thérapeutique appelé « manœuvre de Semon ». Cette manœuvre qui a pour objectif d’évacuer les otolithes responsables de la pathologie n’est cependant pas toujours efficace.

Manoeuvre de provocation « Dix Hallpike »

La névrite vestibulaire aiguë est une maladie aiguë provoquée par une inflammation d’un des 2 nerfs vestibulaires. Ces nerfs issus du système vestibulaire de l’oreille interne contribuent de façon active au maintient de l’équilibre.

L’origine de l’inflammation de ces nerfs n’est pas clairement identifiée. La cause pourrait être une infection virale notamment par des virus de la famille du groupe herpès : HSV, Epstein-Barr Virus, Cytomégalovirus, zona, varicelle…). Il pourrait s’agir aussi d’une cause vasculaire liée à des troubles circulatoires des vaisseaux de l’oreille interne.

Les patients qui souffrent de névrite vestibulaire aiguë présentent un tableau de vertige. Ce vertige et souvent d’apparition rapide, il est intense est d’allure rotatoire (sensation de tourner sur soi-même ou que l’environnement tourne autour de soi). Des signent neuro-végétatifs à type de nausées et des vomissements accompagnent ce vertige. On ne note pas chez les patients de déficit neurologique ou de troubles de l’audition qui orienteraient vers d’autres diagnostics. L’ensemble de ce tableau se résorbe progressivement en l’espace de plusieurs heures à plusieurs jours.

Le diagnostic d’une névrite vestibulaire aiguë est avant tout clinique. En l’absence de signes en faveur d’une cause neurologique centrale ou d’autres atteintes de l’oreille interne qui peuvent être à l’origine de vertige, le diagnostic est évoqué devant la survenu des symptômes qui viennent d’être cités.

Une évaluation de la fonction des nerfs vestibulaire peut être réalisée au moyen de tests appelés épreuve calorique et VHIT. Ces tests permettent d’évaluer précisement le fonctionnement des vestibules et des nerfs vestibulaires.

La cause de la névrite vestibulaire aiguë étant mal connue, l’essentiel du traitement repose sur des mesures symptomatiques :

• La verticalisation et la mobilisation précoce est impérative dès que de l’intensité des symptômes diminue. Elles permettent au système nerveux central de compenser le défaut de fonctionnement du nerf vestibulaire endommagé. Il s’agit du moyen le plus efficace pour accélérer la guérison.

• Une hydratation et un fractionnement des prises alimentaires s’impose en cas de vomissements importants en association à des médicaments anti-émétiques.

• Une corticothérapie pendant 7 à 10 jours peut être proposée en l’absence de contre-indication. Elle a montré un effet relatif sur la diminution de la durée des symptômes

• La rééducation vestibulaire peut être bénéfique, pour corriger la sensation de perte d’équilibre lorsque la phase aiguë est passée.

La névrite vestibulaire aiguë est une pathologie bénigne de bon pronostic. Les symptômes de la phase aiguë régressent spontanément au bout de quelques jours quelques jours. La récupération de la fonction vestibulaire peut elle durer jusqu’à quelques semaines et ne s’accompagne pas de perte auditive. Il est cependant possible d’observer des séquelles vestibulaires pouvant être à l’origine de récidives de vertige ou d’une instabilité dans le noir qui justifie le suivi par un médecin spécialisé.